Renaud Bouillet, membre de la runpackFAM a testé la Saucony Endorphin Rift, une paire de trail plutôt polyvalente. Il vous livre son ressenti dans cet article
Descriptif du testing et premières impressions :
J’ai couru 56km avec ces chaussures pour parfaire mon avis sur cette paire. La chaussure taille un peu petit, une 1/2 pointure en plus n’aurait pas fait de mal. On se sent assez haut, la chaussure paraît très légère et tranche à côté de la Cascadia 17 que j’ai pu tester précédemment. Le fait d’enfiler son pied dans un véritable chausson est très appréciable, l’amorti est extrêmement moelleux.
Détail des séances réalisées avec la chaussure :
- Séance 1 : 50’ nature (single, sous bois, chemins gravillonneux)
- Séance 2 : 45’ sur le GR34 : chemins sablonneux, rochers, joueur.
- Séance 3 : 40’ chemins en graviers, sous bois, petites buttes
- Séance 4 : 40’ de footing avec un peu d’actif
- Etc…
Confort
Note :
(9/10)
La bonne surprise, c’est d’enfiler ce chausson intégral avec très peu de coutures. C’est extrêmement appréciable de sentir son pied épouser parfaitement l’intérieur de la chaussure. Coup de cœur pour ce système que je n’avais jamais essayé auparavant.
L’Endorphin Rift offre un laçage ajusté et confortable avec une petite mousse bien placée sur le haut du coup de pied, empêchant ainsi un point de compression parfois désagréable. Je m’y sens définitivement bien, le talon étant également bien maintenu. Petit + sympa : la boucle à l’arrière pour faciliter l’insertion du pied dans la chaussure, pas indispensable mais appréciable ! Je n’ai eu qu’une hâte après les avoir chaussées : sortir les essayer !
Dynamisme
Note :
(9/10)
Dès les premières foulées, on sent tout de suite qu’on est dans la catégorie des « poids plumes » du monde du Trail (255g). C’est la petite sœur de la « Edge » mais sans la plaque carbone. Néanmoins, l’association des technologies SPEEDROLL et PWRRUN jouent un rôle non négligeable dans son dynamisme, ce qui en fait une chaussure qui envoie tout de même bien vers l’avant ! Je l’ai testée sur des sentiers un peu joueurs du GR34 et j’ai tout de suite eu l’envie d’accélérer. Incomparable avec une plaque carbone mais la mousse offre un réel retour d’énergie, ce qui est très agréable sur des sorties avec de l’allure active.
Amorti
Note :
(8/10)
Même avec une chaussure destinée au trail, j’aime commencer le test sur une portion de route pour me faire un premier avis sur l’amorti. Point positif de ce modèle : le pied ne tape pas au sol et offre un amorti doux et équilibré. Je pense sincèrement que l’ergonomie des crampons, alliée à la matière de la semelle PWRTRAC, joue un rôle dans ce confort sur route. Cette technologie participe à une pose du pied en douceur, tout en gardant des points d’accroche. Je pourrais aisément mettre ces chaussures sur du footing lent sans mettre à mal mes articulations.
Stabilité/Maintien
Note :
(6/10)
C’est le gros point négatif de cette chaussure. La semelle est haute et l’amorti est très présent, ce qui rend la chaussure peu stable dans les dévers et changements de direction. Il faut avoir de bons appuis pour ne pas risquer de se faire une cheville. On peut sentir le pied fuir l’intérieur de la chaussure ce qui ne donne pas totalement confiance…
C’est, selon moi, le point négatif de cette chaussure. L’atout de l’amorti vertical très efficace décrit précédemment, dessert finalement sa stabilité latérale. En effet, la semelle, assez molle, donne l’impression d’un manque d’équilibre sur les changements de direction et les dévers. Son épaisseur de 29mm accentue le manque de lien entre le sol et le pied. J’ai d’ailleurs senti mon pied glisser à l’intérieur de la chaussure plusieurs fois sur des virages serrés, ce qui ne donne pas totalement confiance. Un bon rappel néanmoins, de l’intérêt du travail de proprioception pour éviter de se faire une cheville !
Adhérence
Note :
(7/10)
L’adhérence de la chaussure est plutôt bonne grâce à ses crampons agressifs et assez volumineux (4mm) à l’image d’une Speedcross de chez Salomon. J’ai pu tester l’accroche sur du terrain sec et sableux et en descente humide et caillouteuse sans perdre l’adhérence, le travail est fait de ce côté-là. Attention tout de même, car bien que la chaussure adhère, le résultat peut se voir limité par le manque de stabilité pointé plus haut. À confirmer sur un terrain très humide, voire boueux.
Verdict
Comment taille la Saucony Endorphin Rift ?
Le modèle semble tailler un peu petit. Je conseille de prendre une 1/2 pointure de plus par rapport à votre pointure habituelle.
Comparatif avec d’autres modèles :
Ayant testé juste avant la Cascadia 17 de chez Brooks, ce modèle est clairement à mettre à l’opposé par son dynamisme, sa légèreté. Ce modèle se rapprocherait plutôt d’une Caldera 6 de chez Brooks ou encore les Speedgoat et Mafate Speed de chez Hoka.
Conclusion :
Avis globalement positif sur cette Endorphin Rift. La chaussure est plutôt polyvalente et intéressante par sa légèreté et son dynamisme, ce qui en fait une bonne chaussure, de l’entrainement actif à des trails au profil roulant. Le chausson en un bloc est confortable, l’accroche est bonne et on se sent vraiment bien dans cette chaussure. Elle nécessite néanmoins une certaine prise en main (ou plutôt… en pied !) et une certaine expérience du trail, car on peut vite se faire surprendre par l’amorti et la hauteur du stack qui amènent ce regrettable manque de stabilité.
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