Typhaine Soldé, en route vers les Jeux Paralympiques de Paris 2024 !

Publié le 11/05/2023 Mis à jour le 15/05/2023

On a rencontré Typhaine Soldé, athlète paralympique. On a pu échanger sur sa pratique, ses équipements et ses ambitions.

Typhaine Soldé est une jeune espoir de l’athlétisme paralympique ! Amputée de sa jambe droite, elle pratique le saut en longueur depuis quelques années et a de fortes ambitions au niveau international. Nous l’avons rencontrée pour en apprendre plus sur ses équipements et ses ambitions.

Est-ce que tu peux te présenter ?

Je suis Typhaine Soldé, j’ai 20 ans et je pratique le saut en longueur en athlétisme depuis 2017, donc ça fait 6 ans. Je fais également du 200m mais j’ai commencé cette épreuve seulement cette année à l’international. Je pratique le para athlétisme parce que j’ai eu un cancer au pied à l’âge de 11 ans.

On a dû m’amputer la jambe pour que je puisse survivre. Après ma rééducation, je me suis remise au sport et j’ai découvert l’athlétisme en 2016.

Typhaine_Solde

J’ai commencé dans un club d’athlétisme et ensuite dans un pôle espoir et suite à ça, les compétitions sont venues très très rapidement. J’ai vite découvert le haut niveau dans ma discipline et suite à ça, j’ai pu faire de grands championnats internationaux. 

Est ce que tu fais attention à l’équipement que tu choisis ?

Oui et non en fait. Avant je ne faisais pas attention à mon équipement. Enfin, je faisais attention sans trop faire attention parce que je n’avais pas forcément les moyens de pouvoir me payer des chaussures tous les 6 mois, un ou plusieurs types de pointes (les chaussures réservées à la pratique sur piste)… Depuis quelques temps, je fais attention parce que je peux avoir les moyens de le faire.

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Celle-là (elle nous montre les chaussures qu’elle a aux pieds), c’est la team adidas qui a pu me les envoyer, je ne connaissais pas du tout ce modèle (adidas Boston 11). C’est un certain prix, je ne sais pas si j’aurais pu me les acheter sans ce partenariat-là. Je prends vraiment soin du matériel que j’utilise pour ma pratique, je trouve ça très important.

La chaussure que tu utilises en parallèle de ta lame a t-elle une importance lors de ton saut ?

Le fait d’avoir une lame d’un côté c’est vraiment différent. J’ai des pointes en dessous de ma lame. Si je ne mets pas de pointes de l’autre côté, c’est pas la même accroche donc je le ressens.

Cependant, que je mette des pointes de sprint ou des pointes de saut, ça ne change rien du côté de ma jambe amputée, donc je sens pas du tout la différence entre les 2 en termes d’accroche au sol. 

Typhaine_Solde

Peux-tu nous en dire plus sur ta prothèse ?

Ma lame est totalement en carbone. Je l’utilise tout le temps. Je m’entraîne à courir et à sauter avec puisqu’il faut réussir à trouver le juste milieu avec cette prothèse. Une prothèse comme ça, tout le monde ne peut pas en bénéficier. Malheureusement en France ce n’est pas pris en charge par la sécurité sociale, elle coûte 10000€.

Pour pouvoir en bénéficier, je suis dans une association qui s’appelle Entr’AIDE. Cette dernière aide les jeunes en situation de handicap de bénéficier de lames de footing pour courir ou juste faire du sport à l’école pour les jeunes.

Typhaine Solde

J’ai débuté dans cette association là, ils m’ont offert une lame. C’est ce qui m’a permis de découvrir l’athlétisme. Suite à ça, j’ai voulu aller plus loin donc ils m’ont financé une nouvelle prothèse qui ressemblait exactement à celle-là.

Suite à ça ils me renvoient une prothèse dès que j’en ai besoin et dès qu’elle est trop usée pour que je puisse pratiquer ma discipline correctement. 

Qu’est ce que la catégorie T64 ?

En athlétisme handisport, on évolue en fonction de notre handicap, donc chaque handicap comporte une appellation. Moi je suis en T64, ce qui représente les amputés tibiaux d’une seule jambe. Une personne qui est double amputée tibiale a un autre numéro, et ainsi de suite pour tous types de handicap.

Donc on a tous une catégorie et moi ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’international, je concours avec des doubles amputés tibiaux et des simples amputés tibiaux comme moi parce qu’on n’est pas assez de personnes dans le monde à pouvoir être différenciés entre 2 catégories.

Typhaine Solde

Du coup, ils réunissent les 2 et c’est pour ça que les gens peuvent avoir du mal à comprendre. Ils se disent qu’elles n’ont pas le même handicap, il y en a une qui a une jambe en moins et d’autres qui en ont 2 mais en fait c’est par manque de personnes. J’ai envie de dire que c’est une bonne chose que nous soyons peu à être dans ce cas là mais ça nous oblige à nous rassembler pour qu’on puisse concourir convenablement à l’international. 

Les prothèses d’athlé permettent-elles de sauter plus loin ?

Pour être honnête, je ne trouve pas que ça m’aide à aller plus loin parce que en vue de mes performances, je ne saute pas plus loin qu’un valide en concours. Si on regarde d’autres personnes comme Marcus Rehm, l’allemand qui est amputé tibial comme moi, on peut dire qu’il triche, parce qu’il saute avec sa lame plus loin que beaucoup de valides.

Typhaine Solde

Mais bon, moi qui suis dans le domaine, je ne suis pas d’accord. Certes, on a l’impression que ça fait ressort, mais derrière il y a tout un travail vraiment très dur. Il faut savoir utiliser la prothèse pour trouver le bon matériel, pour se muscler, pour ne pas avoir d’impact aussi du côté amputé. C’est tout un processus, si on prend une prothèse performante, c’est que l’athlète est performant pour l’avoir.

Si on prend une prothèse plus molle, c’est que l’athlète a perdu de la capacité, donc il doit prendre une prothèse moins rigide. C’est toute une adaptation. Marcus a débuté en allant pas si loin et maintenant il a fait tout un processus où il a réussi à évoluer dans son domaine.

Quel est ton plus grand rêve ?

Mon plus grand rêve, ça serait bien évidemment de faire les Jeux de Paris 2024, de faire la meilleure place possible. Par la suite, faire aussi les Jeux de Los Angeles en 2028 puis continuer ma carrière jusqu’à temps que je ne puisse plus. Mais on verra ce que l’avenir me réserve, je suis encore jeune (21 ans).  

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