Interview – On a échangé avec Sylvaine Cussot avant le départ de la CCC

Publié le 25/08/2021 Mis à jour le 12/10/2021

À quelques heures de son départ sur la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix), une des courses de l'UTMB, nous avons eu la chance d'échanger avec Sylvaine Cussot, membre du team trail ASICS.

 À quelques heures du départ de la CCC, comment ça va Sylvaine ? 

Ça va super ! Je suis vraiment contente d’être à Chamonix. J’ai déménagé à La Réunion depuis le début d’année donc déjà revenir en métropole, retrouver les copains, un peu toute cette ambiance, les grandes montagnes des Alpes, ça fait toujours plaisir ! Même si La Réunion, c’est une île magnifique, retrouver un peu tout ce petit monde, ça fait toujours du bien et puis moi je suis en bonne forme.

Sylvaine Cussot. UTMB ASICS

La CCC n’est pas un objectif principal pour moi cette année puisque j’ai vraiment envie d’essayer de faire une une belle Diagonale des Fous. La CCC, pour moi c’est un peu du bonus et puis une dernière grosse course de préparation. S’il n’y avait pas la Diag, j’aurais préféré me lancer sur l’UTMB mais c’est un peu ambitieux d’enchaîner. Donc je me dis que le format 100 km sera parfait à un mois et demi de la Diag pour une dernière grosse course de prépa. J’adore aussi ces jours de avant course, tu sais ou on est dans la préparation en amont, avec l’excitation tout ça donc vraiment j’ai hâte. En plus, j’ai vu qu’il allait faire sûrement beau temps vendredi donc c’est c’est tout bon. 

Donc tous les tous les feux sont au vert ? 

Oui, voilà ! Après, c’est vrai qu’on n’est jamais à l’abri d’une méforme. Des fois, on a l’impression de d’être bien et puis finalement, ça ne se passe pas bien. Et puis à l’inverse, des fois on a l’impression d’être bien mais finalement ça ne se passe pas comme on avait prévu donc. Je peux pas pronostiquer sur mon état de forme, mais disons que déjà j’ai la chance d’arriver avec mes deux jambes en bon état, sans blessure, avec l’envie. Et je me dis que c’est déjà que des points positifs ! 

Je sais que j’ai des points faibles qui sont l’effort en altitude. C’est vrai que j’ai toujours un peu de mal passé, passé 2000m et puis là on passe pas mal au-dessus de 2000 donc j’appréhende un peu. Et de toute façon, je veux aller au bout après, peu importe le résultat. Finalement, je me dis que ce sera toujours du bonus pour octobre à La Réunion.

La Diagonale des Fous c’est vraiment le gros objectif de ta saison ?  

Je ne suis pas vraiment partie que pour ça à La Réunion. Mais c’est vrai que c’était l’occasion aussi d’aller m’entrainer sur le parcours, de découvrir les sentiers. C’est une chance, je pense d’être d’être là-bas avant la course pour se rendre compte de ce que c’est vraiment. Parce que je pense que la Diag et La Réunion, tant qu’on n’y a pas mis les pieds, on ne peut pas trop se rendre compte de ce que c’est. Les sentiers sont archi techniques, ça ne roule pas comme ici et on ne peut pas trop courir sur certaines portions. Même au niveau du climat, c’est vraiment différent donc je pense que c’est une chance d’y être avant.  

Sylvaine Cussot. UTMB ASICS

Quel équipement porteras-tu sur la CCC ?  

J’ai prévu de courir avec les Trabuco Lyte d’ASICS ! Je suis plutôt adepte des Trabuco Sky qui sont très légères. Mais j’ai fait pas mal de courses avec et je me rends compte que sur du 100 km, elles sont peut être un peu trop légères justement. Donc là je vais tenter de partir avec un modèle un tout petit peu plus amortissant qui est les Trabuco Lyte avec lesquels j’ai fait le Cap Vert et j’ai trouvé que c’était un bon compromis. Parce que c’est vrai que sur du long, au bout d’un moment, ça tape un peu sur le pied. Donc je vais prendre un peu le compromis entre la légèreté et puis la chaussure un peu plus amortissante sachant que la Trabuco Lyte est quand même super légère avec aussi un minimum de protection. Au fil des kilomètres, on a la foulée un peu plus lourde et le fait d’avoir un tout petit peu plus de protection, je pense que ça va peut être me permettre d’être un peu mieux sur la fin de course.

ASICS FUJITRABUCO LYTE

Et sur la Diagonale des Fous, est-ce que tu partiras avec un modèle proposant encore plus d’amorti ?  

Non, justement le but c’est vraiment de d’essayer de reproduire à peu près ce que ce que j’aurais à la Diagonale des Fous. Donc non, je prévois de partir avec les Trabuco Lyte aussi pour la bonne accroche car c’est vrai qu’il y a beaucoup de cailloux. Et en fonction de la météo qu’on aura, ça peut être glissant. Les Trabuco Lyte ont du ASICS Grip qui est super efficace.   

As-tu des équipements fétiches que tu emportes avec toi lorsque tu pars sur une course  ?  

Non non, je n’ai rien de fétiche ! J’ai toujours à peu près le même type d’équipement, c’est à dire le minimalisme: un short et un t-shirt. Avant je mettais des manchons de compression mais je n’en mets plus car je me rends compte que ça ne m’apporte pas tant que ça. Par contre j’ai toujours un buff parce que c’est toujours pratique. Tu le mets autour du poignet et puis si tu as froid, tu le mets sur la tête ou autour le coup. C’est toujours le petit accessoire qui va bien le buff ! Tu peux aussi l’utiliser pour t’essuyer si tu transpires. C’est pratique ! Donc voilà, je n’ai vraiment rien de fétiche. Justement j’essaie de me détacher de de ces croyances qui peuvent des fois un peu polluer l’esprit. J’essaie d’arriver avec mon sourire et c’est le principal !  

Team ASICS Trail

Tu es investie dans le projet de la Trail Elite Factory qui vise à accompagner de jeunes traileurs dans leur pratique. Est-ce important selon toi de débuter le trail tôt ?  

Je ne dirais pas qu’il est important de débuter le trail tôt, mais par contre, c’est important d’avoir un passif sportif. Si tu commences le sport jeune, et notamment la course à pied, c’est toujours un avantage. Par contre venir sur du trail et sur des distances longues, je pense qu’il vaut mieux prendre le temps. C’est vrai qu’on voit des jeunes à 18-20 ans se lancer sur du du long. Je pense que c’est trop tôt. Nous, avec ce projet, on n’incite pas forcément les jeunes à venir sur du long tôt mais le message qu’on veut faire passer c’est que le trail est accessible aussi aux jeunes. Après le “trail”, ce n’est pas forcément les ultra trails. Le trail ça peut être du 10, 15, 20 ou 30km.  

Sur les différentes étapes de sélection de la Trail Elite Factory où tu as pu te rendre, quelles étaient les questions que les participants te posaient ?  

Il y a un peu de tout ! C’est vrai que les, les jeunes sont très curieux de de savoir comment l’évolution s’est faite. Ils nous posent aussi la question de savoir comment on peut être amené à être sponsorisé. C’est vrai qu’ils arrivent avec des étoiles dans les yeux parce qu’être repéré par une marque, c’est génial. Au début, ça leur paraît un peu inaccessible, mais il faut juste leur expliquer qu’il faut qu’ils aient confiance en eux. Il y a beaucoup de questionnement sur comment on arrive au haut niveau et tout ce qu’il y a autour: “Est ce que quand on est athlète de haut niveau, on se couche tôt ? Est-ce que quand on a choisi le haut niveau on mange ceci cela ? Est-ce qu’on peut aller boire une bière ?”. Bien sûr, il y a aussi des questions sur l’équipement, car les athlètes sont curieux de savoir de quelle façon utiliser les produits et savoir quel est le modèle le plus adapté. Mais ils posent aussi beaucoup de questions sur l’entraînement et puis sur les réseaux sociaux. 

Sylvaine Cussot. UTMB ASICS

Pour terminer, si tu avais un seul conseil à donner à nos lecteurs qui souhaitent se lancer sur le trail, quel serait-il ?  

Le premier conseil que je donne à ceux qui veulent se lancer sur dans la discipline, c’est déjà de vraiment respecter la progressivité. Parce que c’est vrai qu’on on a des étoiles dans les yeux quand on parle des trails mythiques comme l’UTMB ou la Diag. Mais on ne peut pas passer de de 0 à l’UTMB. Il faut prendre le temps. C’est long, mais c’est un apprentissage qui se fait de manière progressive et sur la durée. C’est important de commencer par des distances courtes pour laisser le temps à son corps d’appréhender la discipline et la difficulté. Mais c’est aussi du mental le trail. Il faut s’être préparé physiquement, mais aussi mentalement parce qu’on va traverser des conditions climatiques difficiles, des environnements parfois de nuit, qui peuvent être un peu angoissant de temps en temps. Donc je pense qu’il y a tout ça à prendre en compte et aussi l’aspect sécurité. Quand on commence à faire du trail en montagne, quand on commence à aller en altitude, il faut avoir conscience que ça peut être dangereux.  

 

Crédits photos : Albin Durand

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